La seigneurie de Plouyé et ses propriétaires


Plouyé et ses seigneurs

Ce résumé de l’histoire de la seigneurie de Plouyé repose principalement sur l’étude de documents originaux conservés dans les différentes archives de Bretagne.

Les plus anciens retrouvés à ce jour datent de 1307, 1311, 1316 et font partie du chartrier de la famille de Rohan. Sauvés en 1793 de l’incendie du château de Blain, appartenant à cette famille, ils se trouvent aujourd’hui à la médiathèque Jacques Demy à Nantes suite à un legs en 1861 de l’érudit Louis Bizeul.

Quelques autres documents de 1495 à 1499, concernant Plouyé, faisaient partie de l’important fonds « Rohan » déposé en prêt aux archives départementales du Morbihan par la famille d’Humières. L’ensemble des pièces a été vendu aux enchères à Rennes en 2004 et 2005. Les principales ont été préemptées par le conseil général du Morbihan, les autres achetées par des particuliers ou professionnels.

Vous pourrez retrouver ces documents anciens et les plus importants concernant l’histoire de la seigneurie de Plouyé dans la rubrique «Transcription».

La rareté des documents du 14ème siècle ne permet pas d’écrire dans le détail l’histoire de la seigneurie de Plouyé (appelée aussi Bourgneuf) durant cette période.

On sait seulement qu’elle appartient aux vicomtes du Léon et qu’en 1363 elle devient la propriété des Rohan par le mariage de Jeanne de Léon (soeur de Hervé VII de Léon, mort sans héritier) et de Jean de Rohan.

En 1426 Jean V, duc de Bretagne, ordonne une réformation de la noblesse de duché. La noblesse étant exempte d’impôts fonciers sur ses possessions nobles, des seigneurs ont transformé des terres roturières soumises à l’impôt en terres nobles, les métayers exploitant ces terres en étant également dispensés. Devant la multiplication des exemptés et les réclamations des payeurs, des commissaires vont sillonner les paroisses et rédiger des rapports plus ou moins complets suivant les années et les diocèses.

Le registre des enquêtes fiscales établies par ces commissaires indique que quatre familles nobles résident dans la paroisse de Plouyé :

  • Le fils de Jehan Morel
  • Guillaume Marhec 
  • Yvon Le Lédan anobli depuis peu par le duc ;
  • Jehan Menguy.

A la même date, l’enquête faite par Hervé Le Ny, sénéchal de Cornouaille et Yvon de Querugo, maître d’hôtel de Monseigneur, fait état de 4 nobles, 3 métayers et 86 contribuants, 60 feux ramenés à 28 et deux tiers.

Ces chiffres permettent d’estimer la population à environ 500 habitants.

Le rapport de la réformation suivante de 1440 est plus détaillé. On y relève toujours quatre familles nobles :

  • Guillaume Marhec
  • Guillaume Le Rest
  • Jehan Menguy, sa femme et ses enfants
  • Yvon Le lédan

Les seigneurs y ayant des métayers (cultivateurs des terres nobles) sont :

  • Jehan de Kersauson à Trémellec qui n’est ni manoir ni emplacement 
  • Messire Jehan de Kermellec à son hôtel de Trobescond et n’est manoir ni apparence de manoir 
  • Monsieur de Rohan en son manoir du Parc 
  • Guillaume Colin en son manoir de Kerprat

A l’issue de cette deuxième réformation, on constate que Jehan de Kersauson et Jehan de Kermellec voient leurs biens nobles transformés en biens roturiers soumis à l’impôt.

De nombreux documents de cette période attestent que :

Jehan Marhec est seigneur de Keromen, Jehan Menguy possède ses terres près de Béchérel (peut-être que le village de Kermenguy doit son nom à cette famille) ;

Yvon Le Lédan habite Bourgneuf et possède aussi des terres à Kerdanet.

En 1479, lorsque Jean II de Rohan, propriétaire de la seigneurie de Plouyé, fait rédiger un mémoire pour soutenir ses prétentions de préséance aux états de Bretagne, la seigneurie ne comprend qu’environ les deux tiers de la paroisse. L’autre tiers appartient à différentes familles nobles, dont la petite seigneurie de Kerbiquet avec ses 130 hectares de terre propriété des seigneurs du Plessis de Dirinon. Les autres principaux propriétaires fonciers sont les seigneurs du Grannec (Collorec-Landeleau), de Châteaugal (Landeleau), de La Haye (Locmaria-Berrien), de Botmeur (Botmeur).

Dans ce mémoire il énumère ses droits et possessions en Bretagne (seigneuries, châteaux, juridictions, forêts, droits divers et anciens) avec entre autres «la seigneurie de Bourgneuf, qui dure bien 4 lieues, membre de la dite seigneurie de Léon….. et sa forêt de Coatéleix située près de la ville de Carhaix, bois de haute futaie de grand bien et revenu», ses principales limites identiques à celles de la commune actuelle (rivières d’Aulne et d’Ellez et la route de Carhaix à La Feuillée).

A cette date il possède des droits et revenus dans plus de 250 paroisses ou trèves (une quarantaine en Léon et une trentaine à l’ouest de la Cornouaille) et dans plus de 15% des localités bretonnes, ce qui en fait le plus important domaine du duché après celui du Duc, l’ensemble couvrant environ 1/5 de la Bretagne.(Gicquel)

Un autre article du mémoire précise que les revenus de la seigneurie de Bourgneuf sont à *« la dame de Tancarville qui les tient en douaire dudit vicomte ».

*Yolande de Laval, dame de Tancarville, veuve de Alain de Rohan décédé en 1449.

Divers documents de cette période parlent de la seigneurie de Plouyé, anciennement Bourgneuf.

Bourgneuf est au 14ème siècle ou avant, « le chef lieu » de la paroisse et l’endroit où s’exerce la justice.

Le cadastre Napoléonien fait mention de champs nommés « parc ar sénéchal, liors ar juge, l’auditoire contenant une masure de 18 m2».

Dans son aveu (déclaration de succession) de 1542, Charles Guillart, qui en est le propriétaire, déclare y posséder une parcelle de terre nommée Quenech an justice bordée «par un chemin menant du village de Bourgneuf à La Feuillée, en laquelle pièce de terre est le lieu où soulait être la justice patibulaire de la cour et juridiction de Plouyé, quelle anciennement était en icelle pièce à quatre posts ou piliers et est à présent caduquée et ruinée et pour cette cause est la dite pièce de terre nommée Quenech an justice».

Il y déclare aussi le manoir du Parc, en partie ruiné et occupé par des métayers. C’était l’ancienne demeure des seigneurs de Plouyé, au temps qu’il y résidaient, et était entouré d’un bois de haute futaie servant entièrement à sa décoration. (aveu de 1685 par Mauricette de Ploeuc)

Le 3 janvier 1513 Jean II de Rohan vend la seigneurie de Plouyé à François Guillart, seigneur de la Villeder, (paroisse du Roch-Saint-André, près de Sérent, dans le Morbihan) qui réside également à Nantes où il exerce ses différentes charges. Il est entre autres auditeur à la chambre des comptes, receveur général des impôts et fouages de l’évêché de Cornouaille, trésorier des mines, trésorier des guerres. Pendant plusieurs années il a été receveur de Quimperlé.

L’acte de vente est signé au manoir des Salles de Perret (paroisse de Sainte-Brigitte, près de Pontivy), l’une des résidences de la famille de Rohan, pour un montant de 8 000 livres. Cette somme est payée comptant en 3 065 pièces d’or de 28 espèces différentes provenant en majeure partie du Portugal, d’Espagne, de Hollande, d’Italie, de Bretagne, de France. Le poids total des pièces d’or est d’environ 11 kilos.

La prise de possession ou remise des clefs a lieu le 15 janvier 1513 au manoir du Parc, principal lieu et manoir de la seigneurie de Plouyé, suivant un rituel bien établi.

Richard de Coatanezre, procureur du Vicomte de Rohan absent, remet les clés du manoir à Jehan Moreau, procureur de François Guillart absent également.

Suivant la coutume, Jehan Moreau entre dans la maison dudit lieu pour faire feu, boire et manger puis reclore et fermer les murs et portes dudit manoir, porter à lui les clés comme vrai possesseur et ensuite fait le tour des terres proches du manoir, puis se rend au porche de l’église de Plouyé où le procureur du Vicomte de Rohan lui remet tous les papiers de la seigneurie au vu des paroissiens. L’acte de prise de possession énumère ses droits et possessions dans toute la seigneurie de Plouyé.

La principale richesse est la forêt de Coat-Ellez. Elle couvre environ 400 hectares. L'acte de vente et celui de la prise de possession de 1513 de la seigneurie, donnent la liste de toutes les familles y possédant des terres. Trois ans plus tard, le 31 mars 1516, François Guillart meurt sans héritier direct.

Son frère aîné, prénommé également François, lui succède et le 31 août 1517 il déclare au roi duc ses héritages. Il réside ordinairement au manoir de la Villeder tout en étant membre de la chambre des comptes à Nantes. Il hérite en 1524 des biens de son frère cadet Thébaud Guillart, seigneur de Coatgouréden (Paestivien) et receveur de Carhaix et d’autres lieux, dont des terres au pied des remparts du château de Carhaix.

Lorsqu’il décède le 16 avril 1526, son fils Charles, seigneur de la Villeder, et Coatgouréden, devient le propriétaire de la seigneurie de Plouyé. Sa déclaration de succession adressée au roi est datée du 10 juillet 1542. Il produit un aveu complet de la seigneurie de Plouyé où il déclare «être sujet du roi notre sire et souverain, seigneur père et légitime administrateur de monseigneur le dauphin duc propriétaire de ce pays et duché de Bretagne et tenu noblement et prochement sous la juridiction de Lesneven». Comme biens propres, il possède le manoir du Parc avec son bois de hautes futaies contenant 29 journaux et son moulin (Moulin-Neuf) qui est celui de la seigneurie. Il possède aussi le bois d’Ellé (Coat-Elez) estimé à environ 400 hectares et 35 pièces de terre chaudes ou froides, pour un total de 190 journaux. Il indique que toutes ces terres sont en location sans en indiquer le loyer. Il perçoit aussi différentes rentes et chefrentes sur une trentaine de villages de la paroisse.

L’essentiel des revenus de la seigneurie de Plouyé consiste en «impôts» que lui payent à divers titres tous les propriétaires et locataires des terres, en particulier des droits sur les successions, lods, ventes, rachats, aubaines, déshérences, épaves, chambellenage, champart, …. et l’obligation de moudre ses grains au Moulin-Neuf.

Le 16 novembre 1530, Charles Guillart, seigneur de Plouyé et de la Villeder, épouse Marguerite de Ploeuc, fille de Vincent et de Jeanne de Rosmadec, seigneurs et dame du Tymeur en Poullaouën. Il décède en 1555, laissant une fille unique mariée à Nicolas de Tréguz, demeurant au manoir de Tréguz à Ferel, trève d’Herbignac (44).Sa succession est déclarée le 21 mai 1557 (B 2408 44).

Le nouveau propriétaire de Plouyé est un ardent huguenot et soutient la religion protestante (abbé Le Breton). Il doit se réfugier plusieurs fois à Jersey où il meurt le 9 novembre 1586 à 57 ans. Dans son numéro 67 de 1928, «la société polymathique du Morbihan» indique la présence de sa pierre tombale dans le cimetière de St Laurent de Jersey.

Avant l’exil à Jersey de son mari Nicolas de Tréguz, seigneur de Tréguz, la Villeder, Coatgouréden et Plouyé, Jehanne Guillart, son épouse, vend la seigneurie de Plouyé le 26 décembre 1579, à Vincent de Ploeuc, son cousin germain, seigneur du Tymeur. Le motif invoqué est que cette terre est «trop éloignée de la juridiction de Ploermel où elle et ses prédécesseurs ont fait leur plus continuelle résidence».

L’acte de vente indique les limites de la seigneurie «cernée du grand chemin conduisant de la ville de Carhaix à La Feuillée, d’une rivière nommée la rivière d’Aulne et d’une autre rivière nommée la rivière d’Ellé».

En 1685, Mauricette Renée de Ploeuc, propriétaire de la chatellenie de Plouyé, en précisera les limites :  «ayant pour débornement général, savoir : en partie d’orient et midi la rivière d’Aulne depuis le Pont-Pierre jusqu’au Pont de Pénity Saint-Laurens et encore vers orient le village de Stévanne situé en la paroisse de Berrien (Locmaria-Berrien) et terres en dépendantes, et vers le nord le grand chemin menant dudit Pont-Pierre à Huelgoat et à La Feuillée, vers couchant la rivière d’Ellé qui se rend et joint à la dite rivière d’Aulne au droit dudit Pont-Pénity, et vers couchant le chemin conduisant de la croix des trois recteurs au village de Rosvéguen et Pennangoes et du ruisseau découlant dudit village au moulin de Kerarnou et dudit moulin à la rivière d’Ellé».

L’acte de vente est signé «au château du Tymeur en la chambre du capitaine» pour 8 323 et 1/3 écus soit l’équivalent de 26 kilos d’or (environ 25 000 livres). Le paiement se fera à Carhaix en la maison où demeure à présent Louise de Launay et où pend pour enseigne «La Rose» savoir la moitié le 5 janvier prochain et l’autre moitié le 7 avril prochain. La prise de possession se fera le jour du dernier payement.

En 1616, Sébastien de Ploeuc, héritier de Vincent son père, obtient par une lettre patente du roi l’érection de ses terres de Plouyé, Tymeur, Kergorlay (Motreff) en marquisat. A partir de cet date, les Ploeuc, les Ferret, puis les Blossac, propriétaires successifs de la seigneurie de Plouyé, useront de leurs pouvoirs et moyens financiers pour acheter ou dépouiller les autres seigneurs de leurs terres de la paroisse. Les archives du Parlement de Bretagne regorgent de procédures en tout genre concernant le racket organisé par ces riches et puissantes familles. La dernière procédure sera celle engagée contre les propriétaires de la seigneurie du Grannec à Landeleau. Débutée localement en 1670, elle finira en 1752 à Versailles, après Lesneven et le Parlement de Bretagne, et verra le seigneur du Tymeur obtenir toutes les terres et droits détenus par les propriétaires du Grannec à Plouyé, dont la chapelle de Saint-Maudé.

A l’issue de ce procès, le conseil du roi Louis XV accordera à Paul-Esprit-Marie de La Bourdonnaye l’universalité de fief dans toute la paroisse de Plouyé, attendue depuis près de 150 ans.

Le marquisat du Tymeur va rester dans la famille de Ploeuc jusqu’en 1686. Il est alors la propriété de Moricette de Ploeuc, fille de Sébastien et de Marie de Rieux, veuve en 1ère noce de Donatien de Maillé (tué le 20 mars 1652 au cours d’un duel, près de Berrien, par Claude du Chastel, seigneur de Châteaugal en Landeleau), et en 2nde noce de Charles Henri de Montgaillard (assassiné dans une rue de Carhaix le 12 septembre 1675).

A la suite d’une mauvaise gestion de ses biens, une décision de justice obligera Moricette de Ploeuc à vendre le marquisat du Tymeur. La vente se déroule à Paris le 22 mai 1686. Jean Charles Ferret, conseiller au parlement de Bretagne, époux de Marie Anne Pélissier, en devient le nouveau propriétaire. Son fils, Barthélémy Antoine Ferret, en hérite en 1710 et meurt en 1722. Sa sœur, Françoise Charlotte Ferret, épouse de Louis Gabriel de La Bourdonnaye de Blossac, en hérite à son tour en 1722.

Louis Gabriel de La Bourdonnaye mort en 1729, son fils Paul-Esprit-Marie, époux de Louise Charlotte Pelletier de la Houssaye (mariage en 1740), lui succède «après la démission lui consentie par dame Françoise Charlotte Ferret sa mère».

Après la suppression des droits féodaux en 1789, les biens propres de Paul-Esprit-Marie De La Bourdonnaye composant le Tymeur seront partagés en 1811 entre ses enfants ou petits-enfants qui vendront leurs terres de Plouyé quelques années plus tard.

 

Propriétaires

Vicomtes du Léon

1 - Hervé VI de Léon (1304-1337)

Seigneur de Noyon sur Andelle (acte de 1311).

Époux de Jeanne de Montmorency.

Fils de Hervé V décédé en 1304 et de Jeanne de Rohan.

En 1307, son frère Guillaume de Léon reçoit sa part d’héritage de 500 livres de rente à percevoir dans les paroisses de Plouyé, Plouray, Mélionnec et Trosmoel ?.

 

2 - Hervé VII de Léon (1337-1344)

Époux de Marguerite de Retz et de Marguerite d’Avaugour en seconde noce.

Fils de Hervé VI et de Jeanne de Rohan.

 

3 - Hervé VIII de Léon (1344-1363)

Fils de Hervé VII et de Jeanne d’Avaugour.

 

4 - Jeanne de Léon (1363-1373)

Sœur de Hervé VII, décédé sans héritier.

Épouse de Jean de Rohan (1349).

 

Famille de Rohan

1 - Jean de Rohan (1373-1396)

Époux de Jeanne de Léon.

 

2 - Alain VIII de Rohan (1396-1429)

Fils des précédents.

Époux de Béatrix de Clisson.

 

3 - Alain IX de Rohan (1429-14??)

Comte de Porhoet, seigneur de Léon, seigneur de Noyon sur Andelle.

Fils des précédents.

Époux de Marguerite de Bretagne, de Marie de Loraine, puis de Péronnelle de Maillé.

 

4 - Alain de Rohan (14??-1449)

Fils aîné de Alain IX et de Marguerite de Bretagne.

Époux de Yolande de Laval.

Hérite de la seigneurie de Plouyé.

 

5 - Yolande de Laval (1449-1487)

Veuve de Alain IX de Rohan.

La seigneurie de Plouyé fait partie de son douaire.

Remariée avec Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville.

 

6 - Jean II de Rohan (1487-1513)

Fils de Alain IX et de Marie de Lorraine.

Époux de Marie de Bretagne.

Récupère la seigneurie de Plouyé après la mort de Yolande de Laval, sa belle-sœur, en 1489.

 

Famille Guillart de la Villeder (Le Roch-Saint-André dans le Morbihan)

1 - François Guillart (1513-1516)

Né vers ???, fils de Simon Guillart (sieur de La Villeder) et de Jacquette de Lambilly, et petit fils de Philibert Guillart et de Catherine de Carné.

Mort sans héritiers le 31 mars 1516.

Sa résidence principale est le manoir de la Villeder.

Sa carrière a commencé par la perception des fouages dans l’évêché de Cornouaille, en 1491 et 1498.

Receveur de la recette de Quimperlé de 1501 à 1503.

Fermier des pêcheries de Cornouaille du 1er octobre 1500 au 30 septembre 1503.

Il est le premier à prendre en charge toutes les fermes des ports et havres de 1506 à 1509.

Fermier des mines de 1509 à 1515.

Le registre de la chancellerie de Nantes du 02 juillet 1515 contient un mandement pour François Guillart, trésorier des guerres, adressé aux juges de Cornouaille et de Quimperlé pour faire délivrer audit Guillart des bois pour servir pour les mines des forêts de Huelgoat jusqu’au montant de 300 livres tournois des lieux les moins endommagés.

Pendant cette période il participe, presque sans interruption, à plusieurs fermes dont celles des ports et havres de Cornouaille, Vannes, Léon, Tréguier de 1503 à 1516.

Trésorier des guerres et des mortes payes de janvier1507 à son décès en 1517. Son premier compte est conclu le 18 novembre 1511. Ce poste important se justifie par des documents prouvant que l’approvisionnement des navires et des places fortes était vérifié par ses soins. En 1510 il fait livrer 20 milliers de plomb pour les forteresses de Concarneau, Brest et Saint-Malo.

Signe d’aisance : il est aussi fermier de la prévôté de Nantes de 1510 à 1513.

Possédait le manoir de La Villeder (Le Roch-Saint-André dans le Morbihan) et la métairie de Treffoso près de Sérent (56).

 

2 - François Guillart 2ème du nom (1516-1526)

Sieur de la Villeder et de Plouyé.

Frère aîné de l’autre François, il fait aussi partie des gens des comptes à Nantes.

Né vers ???, fils de Simon Guillart (sieur de La Villeder) et de Jacquette de Lambilly et petit fils de Philibert Guillart et de Catherine de Carné.

Décédé le 16 avril 1526.

Marié à Plaisance Guillemot (Gaétan de Ternay).

Sa résidence principale est le manoir de la Villeder (Le Roch-Saint-André dans le Morbihan).

Son activité est difficile à distinguer de celle de son frère dont il récupérera l’héritage, les documents signés par l’un ou l’autre étant rares.

Le 31 août1517, aveu au roi duc par François Guillart, sieur de La Villeder et de Plouyé, frère aîné de feu François Guillart, sieur de Plouyé, décédé le 31 mars 1516 sans héritiers.

Il est clerc secrétaire à la chambre des comptes de 1520 à 1526.

Dans son testament du 26 août 1520, conservé aux AD 75, Vincent de Ploeuc, sieur du Tymeur, déclare devoir 70 livres à François Guillart, sieur de la Villeder, héritier d’autre feu François Guillart, trésorier des guerres, à cause de ?????….

Le 8 juillet 1523, il avait obtenu un mandement de réintégration sur une tombe armoriée de ses armes en l’église et paroisse de St Mahé en Cornouaille (Saint-Mathieu à Quimper).

 

3 - Charles Guillart (1526-1555)

Fils du précédent.

Succède à son père.

Le 25 février 1526, aveu pour la seigneurie de Plouyé, par Charles Guillart, sieur de la Villeder, Plouyé et Coatgoureden, fils aîné de feu François Guillart, sieur de La Villeder et de Plouyé, décédé le 14 avril 1526*.

Marié le 16 novembre 1530 avec Marguerite de Ploeuc, fille de Vincent et de Jeanne de Rosmadec, seigneur et dame du Tymeur en Poullaouën.

Il décède en 1555, laissant une fille unique mariée à Nicolas de Trégus demeurant au manoir de Trégus, trève de Férel (56). Sa succession est déclarée le 21 mai 1557*.

Sa résidence principale est le manoir de la Villeder (Le Roch-Saint-André dans le Morbihan).

Le 20 novembre 1538, il doit 3 000 livres pour le compte de son oncle, trésorier des guerres, décédé en 1516.

Le 20 novembre 1538, il doit apurer le compte de son autre oncle Thébault Guillart, conclut le 1er mars 1529.*

En 1545, il n’avait toujours pas régularisé ces 2 comptes.*

Le 19 juin 1546, la chambre des comptes décrétera la saisie de ses biens pour refus de comparaître et de s’expliquer sur le retard de ces comptes.

Le 1er juillet 1549, il doit apurer le compte de son père, mort en 1526.*

Le 14 octobre 1550, présentation de l’apurement.*

(* AD 44)

 

4 - Jehanne Guillart (1555-1579)

Fille unique du précédent.

Sa résidence principale est le manoir de la Villeder, hérité de ses parents.

Elle est l’épouse de Nicolas de Tréguz, seigneur dudit lieu, de la trève de Ferel (56). Celui-ci, responsable protestant à La Roche-Bernard, se réfugiera plusieurs fois à Jersey, où il décèdera.

Sa pierre tombale était encore au cimetière de Saint-Laurent de Jersey en 1928. On y lisait «ci-git écuyer Nicolas de Tréguz, vivant sr dudit lieu, évêché de Nantes en Bretagne, qui décéda le IX jour de nove 1586, âgé de 56 ans».

Lorsqu’elle vient à Plouyé, dans le cadre de ses affaires, elle réside avec son mari au manoir de Kerbiquet.

Elle vend la seigneurie le 26 décembre 1579, à Vincent de Ploeuc, son cousin germain, seigneur du Tymeur à Poullaouën, époux en 2nde noce de Mauricette de Goulaine, pour la somme de 8 323 écus d’or, soit environ 26 kilos.

 

Famille de Ploeuc du Tymeur (Poullaouën)

1 - Vincent de Ploeuc (1579-1598)

Fils de Charles et de Marie de Saint-Gouesnou.

Marié en première noce avec Anne du Chastel de Coat-Mel et en deuxième avec Mauricette de Goulaine de Plouguerneau.

 

2 - Sébastien de Ploeuc (1598-1644)

Fils du précédent et de Mauricette de Goulaine. En 1622, cette dernière est dite douairière de Ploeuc, vicomtesse de Coatquenan, propriétaire de Plouyé.

Né en 1585 et décédé en 1644.

Époux de Marie de Rieux, fille de Guy, marquis de Sourdéac et gouverneur de la ville de Brest pendant les guerres de la Ligue.

Devint marquis du Tymeur en 1616.

 

3 - Mauricette de Ploeuc (1644 -1686)

Fille de Sébastien de Ploeuc, marquis du Tymeur, et de Marie de Rieux de Sourdéac.

Marquise de Montgaillard et du Tymeur, baronne de Guergorlay, vicomtesse de Coatquenan et du Pont, dame des châtellenies de Brignou et de Ploeuc, demeurant au château du Tymeur en la paroisse de Poullaouën.

Mariée en première noce en 1644 avec Donatien de Maillé, marquis de Carman (Lannilis), tué en duel le 29 mars 1652, près du bourg de Berrien, avec ses deux partenaires, par Claude du Chastel, sieur de Châteaugal en Landeleau, associé à deux autres personnages dont Gabriel de Bouvans, sieur du bois de la Roche en Commana réputé pour être un redoutable bretteur. Malgré les plaintes des familles des décédés et l’interdiction des duels sous peine de mort, le «crime» restera impuni, Claude du Chastel ayant de très puissantes relations dans l’entourage du roi.

Mariée en seconde noce en 1663 avec Charles de Percin, marquis de Montgaillard, colonel au régiment de Champagne, assassiné le 12 septembre 1675 dans une rue de Carhaix.

Vendra sa terre du Tymeur en 1686.

 

Famille Ferret et alliés (Rennes-Poitiers...)

1 - Ferret Jean-Charles (1686-1710)

Fils de Barthélémy, possesseur de diverses charges au Parlement de Bretagne, et de Françoise Truillot.

Né en 1686 et décédé en 1710 à Rennes.

Propriétaire par achat du marquisat du Tymeur le 22 mai 1686 à Paris, pour 190 100 livres.

Époux de Marie-Anne Pélissier.

Conseiller du roi au Parlement de Bretagne, seigneur du marquisat du Tymeur, de la baronnie de Kergorlay, de la chatellenie de Plouyé, de Rosquijéau, de Kergoat et autres lieux.

Le 19 octobre 1711, son épouse, douairière, déclare au roi sous la juridiction de Lesneven, la chatellenie de Plouyé, à la suite du décès de son mari en février 1710.

1/6 des revenus de Plouyé revient à ses deux filles mineures, Françoise-Charlotte et Marie-Anne-Renée. Son fils unique, Barthélémy-Antoine, hérite du reste, moins la petite part revenant à sa mère.

 

2 - Ferret Barthélémy-Antoine (1710-1722)

Fils du précédent.

Époux de Perrine de Trévégat.

Décédé en 1722.

Conseiller à la cour.

 

3 - Ferret Françoise-Charlotte (1722-1747)

Sœur du précédent.

Mariée en 1713 à Louis Gabriel de La Bourdonnaye, chevalier, comte de Blossac, président à mortier au Parlement de Bretagne (décédé 1729).

 

4 - De La Bourdonnaye Paul-Esprit-Marie (1747-1800)

Fils des précédents.

Marquis du Tymeur, comte de Blossac.

Intendant de la généralité de Poitiers.

Marié en 1740 avec Louise Charlotte Le Pelletier de la Houssaye.

Hérite de l’ensemble du marquisat du Tymeur en décembre 1747, par démission de sa mère.

 

5 - De La Bourdonnaye Charles-Esprit-Marie, Charles-Esprit-Clair, Charlotte-Marie et Marie-Louise-Madeleine

Enfants des précédents.

Après 1789 et la suppression des droits féodaux, Paul-Esprit-Marie (leur père) ne conserve que ses biens propres. Il décède à Blossac en 1800 et son héritage est partagé l’année suivante entre ses enfants survivants et petits enfants.

En 1803, ses biens situés à Plouyé sont estimés à environ 1 200 francs de revenu et consistent en 62 pièces de terre plus le manoir du Parc (ruiné), le moulin Neuf, le moulin de Larlach et le bois d’Ellé.

En 1828 et 1829, la famille Savary de Lancosme, héritière des biens du comte de Blossac à Plouyé, vendra ses deux moulins et la plupart de ses terres à des investisseurs ou cultivateurs.

Le moulin Neuf sera acheté en 1830 par Guillaume Nédélec à l’un de ces investisseurs.